Ce “Watergate français” qui éclabousse Nestlé et l’État

Très attendue, la publication, lundi 19 mai, du rapport sénatorial sur l’affaire de fraude aux eaux minérales de Nestlé “révèle que le gouvernement français avait étouffé un scandale”, note la presse étrangère. Si le président de la République nie son implication, “les plus hautes instances de l’État” seraient concernées.
Propriété de la multinationale suisse Nestlé Waters, la marque Perrier “a longtemps été qualifiée de ‘champagne des eaux de table’”, rappelle The Guardian. Mais “l’eau gazeuse française connue dans le monde entier”, qui est “servie traditionnellement avec de la glace et une rondelle de citron”, est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui remonterait au cœur de l’État. Lundi 19 mai, après six mois d’enquête suite aux révélations de plusieurs médias français, dont Radio France et Mediapart, sur la fraude aux eaux minérales de la firme suisse, le Sénat a rendu public un rapport qui révèle que “les ‘plus hautes instances’ de l’État français avaient été alertées”, relaie le journal britannique.
Mais, plus que la simple connaissance des pratiques illégales de Nestlé Waters – qui a utilisé des systèmes de filtration de l’eau aux UV et au charbon pour purifier de l’eau minérale contaminée –, le “rapport du Sénat a découvert que les autorités françaises avaient dissimulé un scandale de filtrage illégal de marques prestigieuses” comme Perrier, précise le quotidien londonien. L’exécutif est accusé d’avoir autorisé la vente de ces bouteilles filtrées en dépit de la réglementation en vigueur.
En effet, les normes européennes stipulent qu’une eau vendue comme minérale et naturelle “qui se vend entre 100 et 400 fois plus cher que l’eau du robinet – doit être traitée naturellement e
Courrier International